vendredi 10 décembre 2010

Neige, Zapada, lovely Snow !

Ca y est, c'est l'hiver! "Zapada" is everywhere !
"it's wonderful, it's wonderful, good luck my baby,
It's wonderful, it's wonderful, I dream of you..."






Prenez la route de Botosani en allant vers le nord, vous entrerez alors sur un terrain isolé. Point de voitures mais des carrosses tirés par des chevaux, des chemins en terre verglacés avec on ne sait quoi à l'arrivée...On se croirait parfois dans un conte de fées, parfois bien là où on est!
Le mystère pesant sous chaque pas à travers ces champs de terre noire et qui sait, parfois la mort à l'arrivée! La route est risquée, personne à qui demander de l'aide sur une longue distance. Ou bien, cette homme, seul, à l'autre bout du champ quand même un cri ne peut l'atteindre tant la neige gloutonne, ravale tous les sons et tentatives de rompre le silence par une quelconque excitation...

La Route :

vitesse limitée à 20 kilomètres à l'heure toute l'année



On se fait des grands "Borch" pour se réchauffer et on mange beaucoup de Ciorba aussi, les soupes améliorées traditionnelles roumaines. Et on sort bien habillé, cela ne fait que commencer!

mercredi 8 décembre 2010

L'hôpital et l'école, non pas que ce soit la même chose!

Que fais-je de mes journées depuis plus d'un mois, pour que le temps passe si vite, à son insolente habitude...! à part apprendre et intégrer la langue roumaine petit à petit, ce qui me prend beaucoup de temps : Je vais à l'école! et à l'hôpital tous les jours de la "sainte" semaine. Ah non, c'est le week-end qui est saint, je confuse, je diffuse, je malaxe n'importe quoi! (la dyslexie me disperse et me nuit en cette soirée de Hanouka, excusez-moi).
Donc je reprends calmement :
Tous les jours, pour environ 2 heures, je m'en vais à l'hôpital pour enfants où un docteur spécialiste en physiothérapie et autres m'a accueilli à bras ouverts dans son cabinet il y a 3 semaines de cela maintenant, suite à mon épaule droite qui s'était encore bloquée, la vilaine! C'est une véritable fourmilière à certaines heures du jour et un calme plat à d'autres. Des machines bizarres s'entassent dans 3 salles : laserthérapie, électrothérapie et hydrothérapie, à quoi vient s'ajouter une salle de gymnastique, plus commune à ma connaissance. Quand j'arrive, je m'attaque à la gymnastique pour une heure environ. Ce sont des exercices genre kinésithérapie (loin d'être mésière) avec des altères et vieilles machines à pédales qui produisent un doux grincement permanent. Le spectacle quotidien dans cette salle est la vue de bébés nouveaux-nés (entre quelques semaines et 1 an) balancés de droite à gauche par les pieds, la tête en bas, étirés par le cou dans tous les sens. Le médecin les fait tourner sur la tête toujours en les tenant par les pieds ou bien il les fait tomber en avant en leur tenant les jambes afin qu'ils se relèvent et fassent travailler leurs petits-tout-frais abdos, j'imagine. Bref, c'est assez stupéfiant la première fois à voir et à vivre. Pas mal de hurlements ou de tentatives plus exactement car pour certains d'entre eux, leur coffre sonore est si minuscule que seul un faible rugissement arrive à en sortir. Tout autour, d'autres enfants plus grands et quelques adultes perdus dans la masse, s'activent à leur tâche avec leurs accessoires. Puis vient l'heure de l'électrogymnastique où l'infirmière m'entoure le bras et parfois toute l'épaule avec des serviettes éponges mouillées recyclées afin de maintenir des plaques rattachées à un appareil qui diffuse du courant électrique en continue ou bien par alternance. La première fois, je me demandais vraiment où j'étais tombée et qu'est-ce-que cela pouvait bien faire ces courants désagréables. Mais je m'y suis habituée très vite et même maintenant, j'apprécie! Après, je passe de machine en machine pour des massages d'électrothérapie, d'ultrasons avec une crème ou non (un peu comme une écographie) et puis de l'hydrothérapie non pas dans le beau grand jacuzzi que vous pouvez voir sur la photo mais la machine devant qui diffuse aussi des ondes si j'ai bien compris...
Bref, voilà une partie de ce qui a été mon quotidien pendant 3 semaines, maintenant le docteur m'a donné rendez-vous quand la température dépassera les 5°C, en février-mars et je n'ai réussi à le payer qu'en fleur et chocolats jusqu'ici, je ne comprends pas bien pourquoi j'ai le droit à ce traitement de valeur. J'ai mon idée, je pense que c'est pour me donner une belle image de la Roumanie, généreuse et compétente car je n'ai plus mal pour l'instant. Et j'ai accepté son traitement privilégié (toute façon, il ne me donnait pas le choix) car j'ai su par l'amie qui est venue avec moi qu'il était généreux avec tout le monde même si à ce point c'est exceptionnel. Oh well, drôle de monde ici, mais un bon monde jusqu'ici, on a beaucoup de chance!







[la photo en noir et blanc, c'est Monica, quelqu'un qui nous aide beaucoup ici et c'est elle qui m'a mis en contact avec le docteur. Elle nous donne des conseils pour la nourriture aussi, où acheter et comment préparer les aliments]
Autre activité assez prenante depuis un mois, l'école, comme je disais!


Là aussi, cela s'est fait par un enchainement d'heureux hasard et de rencontres. J'ai commencé par demander à Deborah, l'américaine qui travaille comme Peace Corpse ici depuis presque 2 ans dans l'environnement et les écoles pour enseigner l'anglais, si elle pouvait me conseillé un endroit où donner un peu de mon temps, environ un jour par semaine, pour aider les gens d'ici d'une quelconque façon. Elle m'a conseillé de travailler dans une école, car l'occasion est rare pour eux d'entendre des autochtones. Ils se trouvent que l'école à laquelle elle pensait est juste en face de chez nous. J'ai rencontré rapidement une des enseignantes, Dorina (toujours par hasard, mais je vous passe les détails) et nous avons discuter ensemble de projets possibles à élaborer durant l'année et à la manière de collaborer ensemble en classe. Elle m'a tout de suite paru très pédagogue et créative. Je l'aime beaucoup et encore une fois, c'est une personne très généreuse. En échange de mon travail en tant que volontaire, elle nous donne, à Jake et moi, des cours de roumain gratuitement et nous fait pleins de cadeaux ! Sans parler des élèves qui me gâte de chocolats, bouquet de fleurs et même, me pare de bijoux !
Depuis 1 mois, je vais donc environ 2 à 3 fois par semaine dans cette école animer des classes ou bien assister Dorina dans ses cours. Je me suis présentée dans chaque classe, puis en général, je leur apprends une chanson en rapport avec leur leçon. Le mercredi matin, Dorina a un atelier théâtre en français pour 2 heures. Je l'ai animé une première fois toute seule avec des exercices d'échauffement, jeux de dictions, de rythme et mime et on continue toutes les semaines ensemble avec Dorina. Bref, je m'amuse bien et j'apprends beaucoup aussi ! Encore quelques photos et à bientôt*
PS : Dorina est la petite dame verte au milieu des violettes sur la deuxième photo. Et à droite de cette même photo, c'est Catalina, une institutrice que j'aide avec Dorina à préparer son interview pour partir émigrer au Canada avec son mari et ses 4 fils! La décision est prise vendredi, bonne chance! c'est le nouveau fléau de la Roumanie : après une sacrée baisse globale des salaires, les roumains partent en masse. A cause de cela, le roumanie manque de docteurs et spécialistes, cela devient un gros problème!



mardi 23 novembre 2010

Music in Botosani : Rapsozii Botosanilor orchestra and others









 "Rapsozii Botosanilor" is the "orchestra popular" of Botosani, funded by the county and because of that, they have to rehearse every morning for 3 hours, although most of the time they're there, hanging around smoking, drinking, talking but not playing so much. But whenever they have an upcoming concert, they play a lot and work hard. When we first arrived in Botosani in october, less than one week later, they offered to take us on the road with them for a concert in Iasi. I told the story of the long, long day in my last french message but the short story is that we left at 8 a.m. and spent the day visiting the city while the orchestra was rehearsing, and then we watched the 5 hour concert which was transmitted live on radio Iasi, with 2 presenters and a lot of different singers in traditional costumes (see pictures). It was nice at the beginning but after a while i couldn't stay seated on the bad chair and i had to move around the thousands of people. Anyway, no time to get our feet wet, we just dove right in! And the "after-show" was 2 hours of eating and talking and 3 hours of bus cause we stopped again on the road to drink and eat more. Time of  arrival back home : 4 a.m. Oh well, it was nice, we just didn't expect that. Worse than a klermer tour! ;-)
More information about this orchestra : there are around 15 musicians : 5-6 violin (+Jake now, sometimes), 1 cimbalom, 1 bass, 1 guitar and cobza player, 1 flute and drum player, 2 clarinetists and 2 trompeters plus the conductor, Ciprian who is Jake's great violin teacher. They rehearse in this studio space which is in the same building as the mediateca and special library for foreign languages. When I first went to this building i was alone, looking for the entrance to the mediatec. Since it always looked closed, i tried a door in back of the building and got in front of a hall with several doors. On the first one, there was a plaque with some names of oficers, ethnographers, ... and the musicologist Constantin Lupu! Jake and I had been looking for him and asking about him for a long time but the only information we could get was that he is a strange man, often drunk and that they don't recommend us to deal with him. But i was thinking it would be interesting for both of us to meet him. In this small town, there are not so many violinists who have done recordings of jewish music and research on local traditional musicians.
Anyway, i was thinking in front of the door for a few seconds and a man came out and asked me what i was looking for. I asked where the entrance for the mediatec was and if it was open. He showed me quickly with his finger and started to leave. I had just enough time to put some romanian words together in my mouth to ask him about Constantin Lupu. And as you must have guessed, that was him. I was so awkward introducing myself and trying to explain what we are here for and why to meet him!
..............."Nobody is Perfect".............
I made an appointment the same afternoon and with Jake it was easier right away. He speaks better romanian and plus, he's a man ! (kind of a macho country in here sometimes, or actually, most of the time, from what i've noticed until now...)
Music, music...what more to say. Oh yeah, i bought a beautiful Caval in A from republica moldova, (one of my dreams realised), and a fluier in C (and one in D but he's still making it cause the one he had was not so good). So today I started to learn some moldavian tunes on the special flute with the guy from the orchestra. He's not a good pedagogue but i really like him and he's a good musician, that's the most important.

Hopefully i will be able to learn more on the new flutes soon, and for now i need to practice everything i learned today....more news soon, about the school i'm working at or the chidren hospital, we'll see!
 Miss you a lot, family and friends!
Je vous embrasse fort,

éléonore*

mardi 16 novembre 2010

nouvelles de Botosani-octobre/novembre






Bonjour,

je vous envoie quelques nouvelles de notre petit monde ici et quelques photos.
Nous sommes donc à Botosani, en Roumanie région moldave (extrême nord-est du pays) avec Jake pour l'année scolaire environ, "a bisto de nas", comme ils disent par chez nous dans le sud...de la France, cette fois.
Cette ville est à taille humaine et très agréable en tant que nouvel arrivant car on peut tout faire à pied et croiser ainsi des gens que l'on connaît. On se sent un peu à la campagne ou du moins, qu'elle n'est pas loin, avec les petites maisons basses partout, entourées de jardins, les quelques poules, chiens et chats qui s'y promènent et se battent en duel et les petits potagers cultivés. A côté de ça, on trouve d'immenses blocs ex-communistes. Le contraste est intéressant, un certain charme s'en dégage. Cela fait partie de l'histoire de la Roumanie, on en prend vite son partie...
Ce qui est plus dur, c'est de voir tous ces gens qui ont des problèmes pour marcher, des jeunes, des vieux, et tous ces hôpitaux dans chaque ville, la proportion en est impressionnante!
Inutile de dire que cette région est pauvre, " la plus pauvre de Roumanie", selon les dires. On voit souvent des gens fouiller les poubelles et le "système D" y est sur-développer : on trouve beaucoup de boutiques de réparations en tout genre, des fripes et bazars fourre-tout,... Il y a 3 grands marchés extérieurs tous les jours, apparemment toute l'année même sous -22°C, ça promet d'être rude.
Pour l'instant, il fait incroyablement chaud et bon, les gens disent qu'on se croirait en septembre!
Je m'excuse d'avance pour le niveau de langage, ma tête est prête à exploser entre l'anglais, le roumain (pour lequel nous prenons des leçons tous les jours ou presque), le français et qui l'eût cru, le yiddish! Car dès mon premier jour ici, je me suis retrouvée avec Jake à parler yiddish plutôt que mon pauvre roumain avec le père d'un jeune lycéen qui apprend tout seul le répertoire klezmer à l'accordéon. Ses 2 parents parlent yiddish et son père "fait l'office" à la synagogue car il n'y a pas de rabbin.
Pour l'instant, on s'installe encore un peu, on passe pas mal de temps à chercher une chose à la fois dans différents endroits. Je m'explique : à courir à travers la ville pour trouver ou bien une lampe, ou bien des draps, un cordonnier ou quoique ce soit! Pas si évident car les indications que l'on peut avoir ne sont pas d'une précision légendaire, loin de là! Ma foi, on s'y habitue, ça nous permet de visiter la ville et de voir des couchers de soleil d'une beauté extraordinaire!!!
Jake joue tous les matins ou presque dans l'orchestre populaire de "Rapsozii Botosanilor" et prend des leçons particulières avec le violoniste-chef-d'orchestre. Nous sommes allés avec eux à Iasi la semaine dernière pour la journée. Le départ était à 8h pétante et le retour fût interminable! Après une journée à visiter la ville, nous avons assisté à 5 heures de concert où chanteurs et chanteuses moldaves s' enchaînés à n'en plus finir, présentés chacun par 2 personnes en direct pour la radio. Tout ça alors que le meilleur était les tous premiers morceaux : Solo de "Flutes à bec", Fluier (la petite) et Kaval (la grande). Mais le reste était bien sûr intéressant aussi... (surtout les costumes ;-) moumoutes et chapeaux , chemises brodées et foulards colorés)
Après les 5 heures de concerts, on a mangé et discuter pendant plus d'une heure, tout ça bien arrosé et comme si ça n'était pas assez, le bus s'est arrêté une demi-heure sur le trajet de retour (de 2 heures) pour boire encore un peu et se remplir la panse. Bref, nous sommes rentrés à 4 heures du matin après avoir presque fait le tour du cadran.
Voilà quelques bribes de notre séjour ici. J'essaierai d'en donner de temps en temps.

Photos : 1-toute première photo prise à Botosani! : dans le parking de notre cour, une vieille "dacia" bien ancrée dans le sol, on peut le dire...
             2- juste après la Dacia, l'immeuble et nos poubelles, désolée, c'est pas le plus beau mais ça donne une idée de notre environnement au quotidien!
             3- en continuant plus loin dans la rue en traversant, une église orthodoxe en brique où y avait un mariage pas plus tard qu'hier.
             4- une petite rue perpendiculaire à la place du vieux centre dévasté par les travaux, c'est un immense chantier! Seuls quelques familles Roms y vivent actuellement.
             5- l'entrée du vieux centre. A gauche de la photo, c'est l'angle de la rue de la photo précédente.
             6-Et enfin, la grande place du vieux centre où les enfants Roms jouent nuit et jour. Fin du petit tour!